Richard Weber et les mises en situation pédagogiques
Aka, la newsletter de formateurs qui spoile Grey's Anatomy
Il y a quelques jours, j’ai regardé la saison 18 (=> 18 !!!😯) de Grey’s Anatomy.
👉Ne me jugez pas.
❌Ne partez pas tout de suite !!
Quand on a besoin d’un petit réconfort bien sirupeux, Grey’s anatomy est là pour vous. Et ça fait 18 ans que ça dure….Libre à vous de remplacer ça par autre chose, mais vous voyez l’idée !
Je vous passe les chagrins d’amour, les catastrophes et les morts de la saison…(spoiler, il y en a moins que d’habitude).
Non, je vais vous parler de Richard Weber.
Chef du programme d’enseignement des internes.
Richard Weber, c’est un ancien. Qui a été formé à la dur et qui a lui-même formé des générations d’internes à coup de compétitions malsaines et de glorification des médecins titulaires.
Et pourtant, Richard, il se rend compte que les temps ont changé. Que les jeunes générations ne sont plus aussi prêtes aux mêmes sacrifices.
Comme c’est un homme qui a le courage de se remettre en question, il réfléchit à de nouvelles méthodes d’enseignement.
Et il a une idée. 💡
👉Il choisit une opération précise de chirurgie et place les internes en position de titulaires au bloc pour gérer cette opération. Ils sont donc seuls et doivent gérer les gestes professionnels jusqu’à une étape définie à l’avance, pour laquelle ils doivent attendre qu’un titulaire arrive.
En gros, plutôt qu’être uniquement en situation d’observation, ils sont plus rapidement en situation, voire en situation critique.
Tout va bien jusqu’au moment ou (❌SPOILER !!!❌) un interne n’attends pas son titulaire…et inonde la table du sang du patient.
Bilan : la méthode Weber => aux oubliettes
Que peut-on tirer de cette saison si on remet son cerveau de formateurs ?
Les mises en situation sont une excellente modalité pédagogique
✅Les mises en situation sont toujours une bonne idée. Quelque soit le thème de la formation.
Elles ne concernent pas uniquement les gestes techniques, même si, bien sur, elles sont particulièrement adaptées dans ce cas.
Les formations réglementaires, par exemple. Tellement “boring”, qu’on les passe en capsules e-learning en se disant que ça va être beaucoup plus fun parce qu’on montrera des écrans jolis avec des boutons…Capsules qui, la plupart du temps, feront défiler à peu près la même chose que pourrait dire un formateur en salle avec un diaporama plus ou moins sympa.
Il y a d’autres manières de faire :
Créer un scénario qui implique une activité de recherche active de l’apprenant pour pouvoir répondre.
Créer une situation critique en lien avec l’enjeu de la formation et inciter des petites groupe à trouver des solutions
A nous, formateurs, de nous creuser un peu la tête ! Mais tout peut être transformé en situation !
Mais jamais seuls !
Il ne s’agit pas de laisser un apprenant se dépatouiller indéfiniment dans une situation. Qui est une situation d’apprentissage, ne l’oublions pas.
Il faut être là au bon moment.
C’est quoi le bon moment ?
A minima :
Aux étapes clés
Aux passage difficiles (que l’on aura évidemment identifié à l’avance)
En fin de parcours (TOUJOURS ! )
Ceci est valable en mode présentiel et on imagine bien ce que cela implique.
Mais ça l’est aussi en mode asynchrone💻. Le parcours e-learning doit être conçu de manière à ce que l’apprenant ait accès aux bonnes informations aux bons moments. Qu’il puisse choisir d’avoir une aide supplémentaire à certain moment, par exemple.
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Pour les situations qui engagent des vies, il y a d’autres moyens évidemment, et notamment la réalité virtuelle évidemment. Le métavers sans doute un jour.
D’ailleurs, faudrait lui en parler à Richard Weber….Ils arrivent à greffer des reins de porcs et à guérir la maladie de Parkinson, mais pas à intégrer des casques virtuels pour préparer des opérations de chirurgie.
La semaine prochaine, je suis au Gabon pour une formation de formateurs
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Pas de news du coup !
Bonne semaine !