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La semaine dernière, j’animais une formation de formateurs en Cote d’Ivoire.
Rien que de l’écrire, je me sens un peu exceptionnelle (je suis vite impressionnable, j’avoue !)
En vrai, je co-animais.
Avec un formateur que je ne connaissais pas.
Enfin, si, un peu. Nous avions fait 3 réunions virtuelles auparavant. J’ai bien conscience qu’à l’heure de Tinder, 3 réunions virtuelles, on n’est pas loin du contrat de mariage, mais je suis d’une génération un (tout petit) peu plus ancienne.
Et bien, après coup, je me dis que l’exercice était quand même un peu risqué.
Ensemble, nous étions partis du principe qu’il y avait 2 manières de faire :
nous nous séparons les parties : je fais les 2 premières séquences, tu te charges des 2 suivantes.
ou
nous animons tout, ensemble. En rebondissant quand on le souhaite sur ce que dis l’autre, en complétant si besoin.
Nous avons choisi la seconde option.
Je me demande si ce n’était pas un choix de facilité, genre, on y va comme ça et on verra bien !
Maintenant que j’y repense, oui, c’était bien un peu ça.
Etait-ce la bonne solution ?
Franchement, pas sûr….
En tout cas, pas dans notre configuration.
Je me suis retrouvée avec quelqu’un d’extrêmement bavard, qui avait à cœur de développer chaque partie le plus profondément possible.
Résultats :
J’ai eu quelques difficultés à en placer une.
Nous avons du faire l’impasse sur un certain nombre de sujets
Ayant créé cette formation, mon objectif était qu’elle satisfasse au mieux les apprenants. Et globalement, cela a bien été le cas. Par ailleurs, je n’ai pas d’égo sur le temps de prise de parole pendant une formation.
Mais j’ai trouvé que l’exercice valait qu’on s’interroge sur les points de vigilance à avoir dans ce cas de figure. Et plus largement dans toutes situations de co-animation.
Une des participantes à cette formation nous a d’ailleurs raconté qu’elle avait assisté à une formation au cours de laquelle les 2 animateurs s’étaient carrément fâchés forts devant eux. Cela l’avait tellement marquée qu’elle n’imaginait pas du tout co-animer un jour.
Pour ma part, j’aime bien co-animer.
On n’est pas seule en scène. On se partage l’attention des apprenants. On peut plus facilement créer une ambiance enjouée, si le contact passe bien entre nous.
Je l’ai souvent fait avant cette expérience. mais toujours avec des collègues. Des personnes que je connaissais bien. Et avec qui je savais que j’aurai plaisir à animer. Dans ce cadre, nous n’avions pas besoin de définir des règles ou bien de formaliser les rôles de manière extrêmement précise.
J’étais donc mal habituée et je ne l’ai pas fait dans ce cas de figure….Et bien, c’est beaucoup plus difficile de revenir ensuite sur ces points tout en gardant une bonne humeur devant la salle. Et franchement, en tant qu’apprenante, je suis sure que je décèlerais l’embrouille entre 2 formateurs (et j’en connais d’autres comme moi, n’est-ce pas ?).
Morale de l’histoire ?
Si vous êtes amenés à co-animer un jour avec quelqu’un que vous ne connaissez pas bien :
Ne faites pas l’impasse sur un temps de cadrage en amont. Parlez vous en toute transparence. Si vous êtes plus à l’aise sur les séquences d’animation de groupe que sur les séquences de cours magistraux, n’hésitez pas à le dire. Si vous êtes bavard, prévenez l’autre, il aura à cœur de “jouer” le maitre du temps en toute transparence.
Préférez une configuration où vous êtes à tour de rôle “leader” sur une séquence. Cela n’empêche pas d’intervenir, de compléter, etc…Mais cela contraint au moins à respecter le déroulement. Et il y a fort à parier que vous ayez des compétences plus poussées sur une partie et inversement. La valeur de la formation sera ainsi mieux garantie pour les apprenants.
Bien communiquer pendant la formation : que se passe-t-il en salle ? Comment sentez vous les apprenants ? ? Faut-il adapter les activités ? Faut-il prévoir de revoir le déroulé du lendemain ? Si oui, il est nécessaire de le faire ensemble. Même si cela concerne la partie de l’autre, puisque cela peux induire des changements sur la vôtre.
Je rempile avec une autre formatrice en décembre, au Cameroun (je précise, c’est bon pour mon égo 😀 ) avec la ferme intention d’appliquer ces 3 points.
Je serais curieuse de connaitre vos expériences de co-animation en commentaire !
😆 la référence à Tinder ! Je suis d'accord avec toi Stéphanie, ce n'est pas évident de co-animer et il vaut mieux tout cadrer en amont (même si un peu de spontanéité ajoute aussi un peu de légèreté des fois) .